Transition ecologique et outdoor : ce qu’on a (vraiment) retenu du T.Rex aux Arcs

T.Rex, conférences sur la transition écologique en montagne

Hier, j’ai assisté à une journée pas comme les autres. Un condensé de têtes bien faites, de débats qui secouent (plus que le café du matin) et de réflexions à la fois vertigineuses et pleines d’espoir. C’était au T.Rex Les Arcs, un événement aussi perché que lucide, où les dinosaures sous LSD de la charte graphique cachaient des cerveaux en fusion. Oui, on a rigolé, mais on a surtout parlé de ce qu’il faudrait faire pour que notre planète n’explose pas façon Jurassic Park sous CO₂.

T.Rex, conférences sur la transition écologique en montagne

Greenhushing ou « je fais des trucs bien, mais chut »

On a ouvert la journée comme tout bon humain : avec un café et un peu de papotage. Puis, entrée directe dans le vif du sujet : le greenhushing, ou « je fais des trucs pour la planète, mais j’en parle pas trop parce que ça fait chelou« . À l’inverse du greenwashing, ici on agit mais en silence, pendant que d’autres se tartinent de storytelling pour avoir planté un basilic.

Le message ? Pas besoin d’en faire des caisses. Ce sont nos actes qui parlent. Communiquer sobrement, via des labels ou des preuves concrètes, c’est déjà énorme. Et puis, faut dire que la charte graphique du T.Rex — des dinos sous LSD — annonce clairement la couleur : on n’est pas là pour être tièdes.

Outdoor + ecologie = possible ou oxymore ?

Enak Gavaggio, Chloé Léger-Witvoet et Marc Mortelmanns ont tout simplement annoncé la couleur : on racle le fond de la cuve en termes d’écologie. Sympa l’ambiance.

Mais derrière le constat dur, des pistes solides :
👉 Réduire notre bilan carbone à 2 tonnes/an au lieu de 10 tonnes (spoiler : c’est chaud mais on peut le faire).
👉 Ne plus sacraliser les réseaux sociaux et leurs influenceurs seuls au monde cul nu en haut d’une montagne (spoiler, c’est souvent faux)
👉 Apprendre à respecter la montagne, la vraie, celle qui n’a pas de filtre.

L’outdoor, c’est la liberté. Mais une liberté qui se mérite. Et qui demande un peu plus que de poster un selfie avec son totebag « Respect Nature ».

Foret, mon amour

Avec Oliver Gough de l’ONF, on a plongé dans les bois. Littéralement, parce que 75% des forêts françaises sont privées, donc pas toujours accessibles ni protégées de la même manière. On a parlé biodiversité, éducation au vivant et MOOC Forest For Change (oui, la forêt a un MOOC, et il est sûrement plus utile que ton énième abonnement Netflix). L’idée ? Reconnecter, comprendre, respecter. Tu ne protèges que ce que tu aimes, et tu n’aimes que ce que tu connais.

Les montagnes aussi ont un genre

Avec Tanya Naville fondatricede Femmes en Montagne, place à la mixité. La montagne est encore un terrain très, très masculin (spoiler : elle s’en remettra, mais nous, pas forcément). Pour changer ça, il faut changer les récits, montrer des rôles modèles, créer des espaces sécurisants. Parce que « tu ne peux pas devenir ce que tu ne vois pas », et que le bénévolat reste une clé majeure pour que les femmes, et tous les profils sous-représentés, trouvent leur place dans les cimes.

L’ecologie facon ninja

Comment s’inviter à des discussions où personne ne t’a mis sur la liste ? Avec Antoine Pin (Protect Our Winters), on a appris à devenir inévitable. Il a littéralement ouvert la cloison entre deux conférences pour illustrer son propos. Épique. Mais derrière le show, un vrai message : pour faire bouger les lignes, il faut réseauter, sortir de sa zone de confort, et faire irruption avec panache.

Le vivant pour inspirer les humains (et vice versa)

Avec Olivier Massicot, on a touché du doigt cette sensation étrange qu’on appelle solastalgie : quand ton lieu de vie change, et que t’as l’impression que c’est toi qui es devenu étranger. Poétique, mais flippant. Sa conférence, c’est une claque douce : comment régénérer les territoires ? En s’inspirant du vivant. En arrêtant de vouloir dominer et commencer à coopérer. (Spoiler : les animaux utilisent 20% de matière pour 80% d’énergie. Nous, on fait l’inverse. La honte.)

Medias : messagers ou fossoyeurs de l’ecologie ?

Émilie Kovacs, journaliste créatrice de The Good, a clôturé la journée avec un plaidoyer pour un journalisme à la hauteur de l’urgence climatique. Moins de catastrophisme, plus de solutions, plus de formation pour les journalistes eux-mêmes. On a besoin d’un récit qui donne envie d’agir, pas juste d’un décompte morbide des catastrophes à venir.

Et puis… apero.

Parce qu’on ne sauvera pas le monde le ventre vide. Le buffet végé-végan friendly était là pour rappeler qu’on peut manger bon, local et low impact sans sacrifier le plaisir. Et que l’écologie, c’est aussi collectif, joyeux et vivant.


Alors, on fait quoi maintenant ?

On continue. On parle, mais surtout on agit. On s’éduque, on s’implique, on sort du bois (littéralement et métaphoriquement). Et surtout, on ne laisse plus les tables vides : on s’y invite, on y plante nos idées, et on sert du café équitable à ceux qui veulent écouter.

Parce que la transition, ce n’est pas un truc chiant. C’est une aventure. Et elle mérite d’être vécue avec panache